Conspiration

sur votre chemin de Vie ?

« Au lieu d’être inquiet pour atteindre la destination, nous avons besoin d’apprécier chaque instant de notre voyage.»

Ritu Ghatourey

Les milliers de pas que j’ai accomplis durant ces vacances, à arpenter les sentiers de montagne, à parcourir des pierriers ou crêtes exempts de tout chemin, m’ont profondément touché; les millions de fleurs diverses, les tonnes de rochers, les énormes masses glaciaires, les incroyables contrastes de lumière, les étendues semblant infinies, etc. m’ont rappelé avec force l’importance du chemin plutôt que celle de la destination ou du résultat à tout prix (tellement prôné aujourd’hui dans notre monde occidental).

J’ai pu, entre autres, observer, ressentir, entendre, toucher que toutes les créations de la Nature existent à l’endroit et au moment précis où elles peuvent l’être : certaines fleurs n’apparaissent que lorsque les conditions météorologiques sont favorables, les couleurs peuvent être vives à fin juillet si l’humidité est présente ou brûlées si la canicule a sévi ; la faune se trouve où elle a le moins d’efforts à faire pour se développer, etc. Toutes ces créations et créatures ne forcent rien, elles ne font « qu’être ce qu’elles sont », en utilisant toute l’énergie disponible qu’elles possèdent dans l’instant présent.

Ces créations/créatures apparaissent dans n’importe quel endroit propice pour elles et, personnellement, je suis chaque fois émerveillé lorsque je rencontre une de ces créations de la Nature dans un endroit où personne ne peut la voir[1], comme si toute invention de la Nature ne devient vivante que pour le plaisir d’être créée et de dégager sa propre énergie. En parfait équilibre. Tout simplement. Magiquement.

Cette longue replongée dans la Nature m’a invité à me laisser inspirer par cette Intelligence Organisatrice pour dépasser les pièges de mon ego ; cet ego qui m’invite si régulièrement à VOULOIR être ceci ou cela (par exemple, être reconnu, admiré, aimé, etc.). J’ai envie d’imiter cette nature en permettant à ce qui désire s’exprimer, de le faire naturellement ; quoi que j’en pense ou que je croie ; quoi qu’il arrive. Juste par plaisir de sentir cette magie de la Vie à l’œuvre à travers moi.

J’ai ressenti, via tous mes sens, que la seule « obligation » de toute création ne consiste qu’à vivre chaque instant pleinement. Et donc, idéalement, que ma vraie nature se révèle à moi à chaque instant, car chaque instant est différent ; ceci est bien éloigné des messages susurrés par mon ego définissant ce que « je suis » à travers mes réalisations passées, mes possessions accumulées, mon passé qui n’existe plus ou mon futur qui n’existe pas encore. En théorie, ce que je viens d’écrire est évident et clair. Personnellement, j’ai régulièrement besoin d’être confronté à la vérité de la terre pour me reconnecter à l’essentiel dans ma vie.

En corollaire à cette piqûre de rappel, je constate que, plus je suis conscient et à l’écoute de ce qui est présent à l’instant en moi et autour de moi, plus je peux voir, sentir ou encore entendre comment la vie semble « conspirer » pour me faire avancer à l’endroit précis où il est judicieux que je sois maintenant. Pour autant que je ne l’empêche pas par mes fermetures, mes croyances, mon discours intérieur ou les autres pièges tendus par mon ego.

Pour moi, toute cette réflexion s’applique autant à mon propre développement qu’à la notion d’identité pour un équipe ou une entreprise, même si pour un groupe de personnes, les principes d’identité sont un peu différents.

Cela vous parle-t-il aussi ? Ne sommes-nous pas régulièrement invités à nous rappeler comment être vibrant, vivant, au plus proche de la vérité qui nous est propre maintenant plutôt que de céder aux appels tentants des normes et autres conventions sociales, morales, émotionnelles, physiques de toutes sortes ? En tentant de retrouvant la fraîcheur enfantine qui consiste à « être dans ce monde sans être du monde » ?

Pour faciliter votre réflexion ou votre ressenti, le montage suivant (https://vimeo.com/177662749) vous inspirera peut-être ?

Belle semaine !

Jean-Pierre Rey, le 5 août 2016

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