Lumières et ombres

Qui augmentent la beauté perçue ?

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« L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité. Seule la lumière peut le faire
Martin Luther King

 

Ce billet retrace quelques ressentis forts, vécus lors d’une journée pure et lumineuse de fin octobre. Il peut être lu comme un texte à caractère 'poétique'  mais aussi, en filigrane, comme métaphore applicable sur nos Vies.

 

La beauté était présente. Je pouvais la percevoir, la sentir, l’imaginer à travers les couleurs encore ternes mais bien présentes de la Nature encore endormie dans la fraîcheur du petit matin. En montant au Lac Bleu, à l’aube, pour y admirer le lever du soleil sur les mélèzes dorés et l’eau limpide, je me suis laissé remplir par la contemplation du rôle de révélateur que joue la lumière sur les beautés qui sont existantes, généreusement offertes lorsque le soleil n’est pas encore présent ; mais qui s’allument, qui révèlent leurs nuances propres en fonction de l’intensité de la lumière qui les caressent.

 

Cette douce lumière automnale avec sa chaleur matinale faisait ressortir la douceur des éléments qu’elle éclairait. Alors qu’en été, en plein jour, elle écrase les couleurs, en automne, même durant la journée, elle rend les couleurs éclatantes, presque sur-saturées, avec des contrastes plus forts ; en effet, le soleil étant plus rasant, il y a plus d’ombre, ombre qui, en contraste avec la lumière, révèle avec encore plus d’intensité tout ce que nous pouvons y observer. Puis, en fin d’après-midi, l’ombre vient manger la lumière et, corollaire automnal, le froid lui est souvent associé.

 

L’abondance de végétation m’était plus visible et plus perceptible que d’habitude grâce aux contrastes de lumière. Il me semblait observer beaucoup plus d’arbres lorsqu’ils avaient revêtus des habits multicolores que s’ils étaient tous habillés en vert. Ode à la diversité dans nos Vies ?

 

Durant la montée, dans l’après-midi, à la cabane de la Tsa, j’ai « senti » dans tout mon être, Maurice Chappaz, Corinna Bille, Ramuz et tous ces chantres de la Nature qui ont mis en mots les beautés simples de chez nous. Car simple peut signifier majestueux, grandiose, éclatant, flamboyant, diversifié, coloré, etc. Nul besoin de me rendre à l’autre bout de la planète pour être totalement rempli de cette grandeur et de ce mystère de la Vie. J’y ai également senti la force du silence qui m’incitait à cultiver mes richesses intérieures pour contrebalancer, avec subtilité, les nombreuses stimulations externes du quotidien.

 

Dans quelques flashs de compréhension, j’ai pu goûter à l’éternité de ces moments : moments éternels en revivant, par exemple, comme si c’était hier et comme si j’y étais, une magnifique soirée de partages et de chants intergénérationnels, à la cabane de la Tsa, avec des sexagénaires alors que j’avais à peine 25 ans. J’ai chanté à tue-tête, tout seul, tout en sentant fortement la présence d’Oncle Paul et d’Euphémien Moix à mes côtés. N’est-ce pas un peu cela la « Vie éternelle » ?

 

Je suis pleinement conscient du privilège immense que j’ai eu de pouvoir vivre, sentir, voir, entendre cette beauté. Dans deux simples randonnées, accessibles au plus grand nombre. Et pleinement ouvert à toute la richesse qui m’était offerte et que j’ai pu accueillir. De tels moments tout simples mais intenses ne sont-ils pas propices à entendre chanter ou à sentir vibrer son âme, qui ne manque pas de se révéler dans ces instants où plus aucun masque ne la cache ?

 

Pouvez-vous vous inspirer de ce texte pour encore mieux marier, en conscience et en acceptation, vos ombres et vos lumières intérieures éclatantes ? Ou sentir « l’éternité » ?

 

Je vous partage la lumineuse animation musico-photographique créée suite à la randonnée mentionnée ci-dessus: https://vimeo.com/189325634. J’y fais parfois se côtoyer des photos quasiment similaires, une fois sans soleil puis illuminé par la lumière. Si vous le pouvez, regardez cette animation sur un grand écran…

 

Belle semaine, lumineuse malgré l’arrière-automne plutôt gris qui va s’installer avec force ce week-end !

 

Jean-Pierre Rey, le 4 novembre 2016

 

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