Combattre ou permettre ?

Se battre contre ou se battre pour ?

« Il ne faut pas dire ‘quel sale temps’ mais ‘quel beau jour de pluie’. »
Eric-Emmanuel Schmitt 

« Ce que dit l’Ego : ‘lorsque tout sera en place, tu trouveras la paix’. Ce que dit l’Esprit : ‘trouve la paix et tout se mettra en place’. »
Auteur inconnu 

Tant à un niveau sociétal, que sur un plan professionnel et privé, ne sommes-nous pas bien souvent plus à l’aise à combattre une difficulté, une douleur, un problème, une mauvaise habitude, une injustice, qu’à permettre la manifestation de ce qu’on désire vraiment, qu’à se battre pour ce qui est important pour nous ?

Partagez-vous mon hypothèse ?

N’avons-nous pas appris et ne sommes-nous pas encore régulièrement bombardés de solutions miracles, de plans d’actions, de recettes magiques pour se battre contre les problèmes, les « limites », etc. Et si parfois, l’une ou l’autre de ces méthodes semble fonctionner, leur effet ne dure guère longtemps ?

N’avons-nous pas, plutôt qu’à s’agiter dans l’action « combative » contre ce que nous ne voulons plus, à envisager d’autres voies plus orientées vers nos désirs profonds ?

Dans ce billet, je vous invite à faire le lien avec vos quotidiens en identifiant une situation où vous vous trouvez, de manière récurrente, dans un combat contre vous ou contre l’extérieur. Quelques exemples courants sont mentionnés ci-dessous :

•  Combattre les jeux de pouvoir ou permettre une forme d’équité et un respect mutuel ?
• Combattre un surpoids ou permettre la métabolisation correcte en soi ?
• Combattre le partenaire conflictuel ou permettre la diversité de points de vue ?
• Combattre l’entreprise ou le projet en compétition ou permettre une forme de coopération ?
• De manière générale, combattre les problèmes ou permettre la manifestation des solutions ?
• Combattre la honte ou la culpabilité ressentie ou permettre à la douceur de vivre en soi ?
• Combattre la maladie ou permettre la bonne santé ?
• Combattre le compagnon ou la compagne qui nous a trahi ou permettre la paix en soi ?
• Combattre farouchement une conviction ou (se) permettre l’ouverture à une autre idée ?
• Combattre l’absence d’un être cher ou permettre la présence d’autres personnes dans sa sphère privée ?
•  …

Je vous invite, sur l’exemple que vous avez choisi, à imaginer ce que vous pourriez entreprendre, ou non, pour basculer de l’attitude combattante et résistante dans laquelle vous vous trouvez vers une posture plus encline à créer ce que vous désirez profondément et à soulager votre inconfort récurrent.

Je suis quasiment certain, qu’en nous (ou dans nos entreprises), nous avons toutes et tous des pans de vie où nous réussissons parfaitement bien à permettre la réalisation de ce qui nous est cher et d’autres où nous ne cessons de nous battre, souvent de manière stérile, contre un ennemi réel ou imaginaire. Et que nous pouvons nous appuyer sur ces situations de réussite pour dépasser nos luttes.

Au final le « combat contre quelque chose » n’a-t-il pas plus à voir avec la peur ? Peur de perdre, peur d’avoir mal, peur de devoir changer, peur de l’inconnu, etc. ? N’est-il pas foncièrement orienté « problème » et focalisé sur ce qui ne fonctionne pas plutôt qu’être orienté « solution »  avec l’opportunité de sentir son pouvoir personnel ?

Je reviendrai dans un prochain billet sur « l’art de permettre ». Mais j’espère que, suite à lecture de ce billet, vous puissiez réellement déterminer et sentir si vous évoluez plus dans le côté combatif ou dans l’aspect autorisant la manifestation d’autres choses dans vos manières d’être et de faire.

Pour inspirer votre réflexion, je vous propose un montage plutôt paisible sur une musique douce: https://vimeo.com/122898491.

Bon (long ?) week-end de Pentecôte !

Jean-Pierre Rey, le 13 mai 2016

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